Chemin
Coquine malice, délice d'épice
Du monde factice renaît l'artifice
Qui bu au calice fait entrer en lice.
Ma foi enfin lisse grandit la bâtisse!
Comment cette pluie éteindra l'incendie
Qui dedans moi, trahis, allume la nuit
J'écris des mots de vers, passés et à l'envers
Pour sortir de travers les puissants des fers
Pas de trace de peur, la force est le leurre
La magie noire meurt enchante tous en chœur:
Blanche est la vallée de neige étoilée
Où couve sous mon pied un calme vénéré
Il faut que tu dises rapidement promise
Où trouver la mise qui m'ouvrira Pise
Tu sais où est la clef de la tour enfermée
Délie ainsi l'épée que tant j'ai recherché
Comprends tout très vite l'âme qui m'habite
Atteint les limites aux parois de mythes
Elle veut s'échapper, à nous de la garder
De siècles sacrés en heur d'éternité
Je la connais, m'aider elle va et promet
A tout jamais d'aimer cet être bon qui naît
Personne ne le sait ce qui en moi paraît
Nous ouvre les sommets des terres où je vais.
Tu es émerveillée par la poudre de fée
Que je jette l'été du haut du mausolée!
Magicien, suis! encor te le redis,
Lis et relis l'écrit, le lien s'y délie.
Lève les fenêtres, éloigne le maître
De ce pauvre être qui jure en traître
De servir le prêtre qu'il va paraître.
La force d'émettre est encor à naître!
Le mal qui s'emballe danse sur les palles
Que ce bal déballe sur nos âmes pâles.
Il est des cabales où l'arme s'empale
Pour qu'ici prévale porte du dédale.
L'année si méritée enfin est commencée!
Là, il faut te presser pour ne pas te blesser.
Vers toi un autre crie et nous les a prédit,
En vers que seul toi lis, ces mots que tu écris.
On t'appelle chiffre, numéro en souffre,
Pour toi joue le fifre de l'âme qui souffre.
Les livres anciens disaient ô si bien
Ta force revient et règne le bien!
Lance tous tes prévôts vers les monts et les vaux
Où sont tristes dévots qui courbent sous le veau
Les tables de la loi coulent face à toi
Afin que toute foi plie devant toi, ô roi
Écarte le malin qui tant attend la fin
Découpe fin filin qui te lie au vilain
Tout le mal tu vomis, à jamais enfoui
Dans la grotte cuit l'âme qui ne nuît
Le scribe en tailleur est revenu d'ailleurs
Il aide l' orpailleur à perdre ses frayeurs
Alchimiste il est qui change tous les faits
De brouillards épais en de si beaux reflets
Et le chemin est long relie le moi profond
Qui respecte les dons sacrés de ton second.
Les voix et bruits font s'agiter le fécond
Pour attendre celui dont la musique répond.